Google : l'IA au service de l'info
Google : l'IA au service de l'info

Google développe une plateforme d’IA pour générer des articles de presse

Le géant américain accélère le développement d’outils permettant de générer automatiquement du contenu médiatique grâce à l’intelligence artificielle. Après plusieurs années de recherche dans ce domaine, Google a lancé fin 2022 un programme ambitieux visant à expérimenter cette technologie au sein de rédactions partenaires.

Plusieurs médias sont ainsi rémunérés par la firme de Mountain View afin de tester en conditions réelles un système d’aide à la rédaction journalistique basé sur l’IA. Encore au stade bêta, cette plateforme s’inscrit dans l’initiative Google News lancée en 2018 pour soutenir l’innovation dans le secteur.

D’après les informations relayées par Adweek, l’appel aux candidatures pour ce programme pionnier a eu lieu en octobre dernier. Les premiers tests ont débuté ce même mois au sein des rédactions sélectionnées.

Cette initiative de Google s’inscrit dans la continuité de précédents travaux menés par l’entreprise dans le domaine. En effet, dès 2022, le géant américain avait développé Genesis, un système d’aide à la rédaction basé sur l’intelligence artificielle.

Destiné officiellement à assister les journalistes plutôt qu’à se substituer à eux, cet outil était déjà testé en conditions réelles par certaines rédactions. Si les résultats restent divers et perfectibles, ces expérimentations pionnières ont permis de faire évoluer la technologie.

Concernant la nouvelle plateforme, Google propose aux éditeurs une rémunération à cinq chiffres (allant de 10 000 euros à 99 999 euros) en échange de la publication de trois articles par jour, d’une lettre d’information par semaine et d’une campagne marketing mensuelle, et cela pendant une période de 12 mois. Cette durée permettra à Google de collecter de nombreuses données.

Concrètement, l’outil développé par Google fonctionne de la manière suivante. Il collecte en premier lieu des contenus provenant de sites web référencés par une équipe éditoriale. Ces informations sont ensuite synthétisées dans un tableau de bord auquel le rédacteur a accès. Ce dernier sélectionne alors certains éléments qui sont transformés automatiquement en articles par l’IA.

Dans la version finale, les parties du texte issues de sources externes ou modifiées par l’intelligence artificielle sont surlignées avec un code couleur distinct. Cela permet au journaliste de distinguer clairement les sections rédigées ou non de sa plume. Néanmoins, il conserve un rôle primordial de vérification et valide toujours la publication de chaque article généré avec l’aide de cet outil numérique.

Il est important de souligner que le recours à l’IA pour republier des dépêches AFP ou d’autres articles n’est pas une pratique nouvelle. Cependant, cela engage la responsabilité de celui qui l’applique et suppose, au minimum, de mentionner la source, une courtoisie de plus en plus négligée par certains médias au prétexte que cela nuit au référencement SEO.

Cependant, l’outil de Google présente deux biais. Tout d’abord, les sites web dont le contenu est utilisé ne sont pas informés de cette réutilisation par Google, et par extension par d’autres médias. Par conséquent, ils n’en tirent aucun bénéfice. De plus, le respect du droit d’auteur est partiellement compromis, comme c’est souvent le cas. Par conséquent, cette pratique de « pillage numérique » par l’IA générative suscite de nombreux débats depuis plusieurs mois.

De plus, les éditeurs partenaires ne sont pas tenus d’informer leur lectorat que certains articles sont générés par l’IA. Bien sûr, chacun est libre de lire du contenu généré par l’IA s’il le souhaite, mais il est préférable de le faire en toute connaissance de cause.

Google soutient le bien-fondé de sa démarche en affirmant qu’il étudie actuellement les possibilités de fournir des outils basés sur l’IA pour aider les journalistes dans leur travail, notamment les petits éditeurs. Selon un représentant de Google, ces outils ne sont pas destinés à remplacer les journalistes, mais à les aider à produire un journalisme de haute qualité en utilisant des données factuelles provenant de sources publiques.

Il est difficile de critiquer totalement cette démarche, bien qu’il soit difficile d’affirmer que le fait de s’approprier le travail des autres soutienne véritablement une mission d’information. Cela ne génère pas de nouvelles connaissances.

Hsina Nadine

By Hsina Nadine

Je suis un rédacteur et un éditeur avec plus de 4 ans d'expérience. J'écris et j'édite des articles couvrant un large éventail de sujets sur le thème de l'intelligence artificielle pour Ziteec.

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